Nous validons donc le commentaire et nous en faisons même un article à part entière pour assurer la plus large diffusion à ce texte ; même sans demande de droit de réponse nous nous serions volontiers portés relais de ses informations. Il est clair que l’absence totale de communication jusqu’à présent n’a pas facilité les choses :
Droit de réponse de Monsieur PORTAL
Monsieur,
J’ai lu avec attention l’article apparaissant sur votre blog fin septembre intitulé « Carrière de Tonvic : Premières maisons fissurées…Merci qui ? » et dont vous êtes l’auteur.
En tant que gérant de la société Yves PORTAL, je tenais à apporter des explications aux lecteurs de votre blog et à user du droit de réponse à des propos totalement gratuits et qui ne reflètent absolument pas la réalité.
Voici des mois que vous salissez gratuitement la réputation de mon entreprise et m’accusez personnellement de tous les maux.
Je travaille dans le respect scrupuleux de la réglementation et vos affirmations ne reposent sur rien de tangible.
Dans votre article vous expliquez que des fissures ont été relevées sur deux maisons proches de la Carrière de Tonvic et qu’elles résulteraient de l’activité d’exploitation de ma carrière.
Vous exposez dans le corps du texte un extrait de constat d’huissier en date du 25 août avec des photos représentatives des fissures.
Le constat d’huissier contrairement à un rapport d’expertise n’établit en rien la responsabilité la cause et l’origine des fissures et donc de responsabilité.
Sa finalité est de constater les fissures présentes sur la maison et de les prendre en photo afin de disposer d’une preuve de leurs existences. Il ne saurait établir l’origine des fissures, ni émettre un avis : l’huissier dans son constat se doit de décrire de façon neutre ce qu’il voit.
A l’heure actuelle, permettez-moi de vous rappeler qu’un contentieux est pendant devant la Cour Administrative d’Appel de Lyon, la société ARPECT ayant interjeté appel du jugement rendu par le Tribunal Administratif de Clermont-Ferrand me donnant gain de cause.
En effet, ma société a pris les précautions nécessaires et respectées les obligations en matière d’installations classées et de prévention des risques notamment les risques majeurs en matière de protection de la nature et de l’environnement comme de la population riveraine au niveau santé et sécurité.
Dès lors, en affirmant que « je dénonce ici le mépris affiché par Yves PORTAL à travers ses actes, auquel s’ajoute désormais la lâcheté de ne pas assumer ses responsabilité », vous avez à mon encontre des propos qui peuvent être qualifiés de diffamatoires au vu de la loi du 29 juillet 1881 article 29.
Vous soumettez des accusions en me rendant responsable, ma société et moi-même, de l’apparition de fissures sur le mur de maisons alors que rien ne prouve que l’activité de la carrière est à l’origine des fissures dont fait état le constat d’huissier, bien au contraire.
Il n’est pas honnête de procéder de la sorte. Vous mettez à mal mon honneur, mes compétences professionnelles et la réputation de mon entreprise sans raison valable, auprès des lecteurs de votre blog.
J’indique à ces derniers que, je me tiens à la disposition de toute personne souhaitant obtenir des informations complémentaires.

C’est tout le problème de ces projets qui se font sans l’accord des principaux intéressés et surtout de la population située à proximité.
Un exemple malheureux récent montre la problématique des autorisations qui sont donnés sur un projet lorsqu’il y a une opposition forte.
En fin de compte la seule chose que vous reprochez, c’est que l’auteur a fait un lien entre les fissures qui apparaissent sur des maisons et le passage de camions.
Personnellement je n’en sais rien.
Demandez à un expert de venir vérifier, cela serait plus simple que de parler de diffamation, par contre il me semble que ce n’est pas le fond du problème?
D’autre part, il me semble qu’ une réponse de votre part, aujourd’hui, à un texte qui date du mois de septembre m’apparaît un délai très long, c’est vrai que nous ne sommes qu’un petit blog perdu au fond de la vallée de la dore.
Merci M. PORTAL de ce droit de réponse quelque peu tardif, mais qui nous permet enfin d’échanger. J’aurais certes préféré l’argumentaire de l’industriel plutôt que le développement procédurier du juriste.
Une polémique sur des propos diffamatoires, « Ah j’aime ça, la thèse est osée mais comme toutes les thèses parfaitement défendable » comme disait Antoine de la Foy dans Les Tontons flingueurs; encore faudrait-il que l’accusation soit appuyée par des contrevérités. Est-ce réellement le cas, je vous laisse juge.
Concernant les risques, quand vous écrivez « En effet, ma société a pris les précautions nécessaires et respecté les obligations en matière d’installations classées et de prévention des risques notamment les risques majeurs en matière de protection de la nature et de l’environnement comme de la population riveraine au niveau santé et sécurité », je ne peux m’empêcher de reconnaître là une figure de rhétorique consistant à éviter de présenter la réalité par l’utilisation de tournures de phrase prescriptives, amenant à dissimuler une réticence à aborder le sujet. De façon plus concise, vous nous faîtes là de la langue de bois.
Je m’explique : prendre en compte les risques nécessite préalablement d’avoir, à minima, identifié les problématiques spécifiques au site par une étude géotechnique portant notamment sur l’hydrogéologie (l’eau du massif), les particularités pétrologiques (présence d’uranium), et les caractéristiques du massif granitique, en particulier sa fracturation et sa loi de comportement sous vibrations. Cette étude bien menée permet alors d’identifier et de hiérarchiser les risques amenant ensuite à engager un processus de gestion des risques, se traduisant par l’acceptation de certains, la prévention et la réduction d’autres, ou le transfert, voire le renoncement à exploiter la carrière dans un site aussi complexe. C’est cela le management des risques.
Au Grand Gar, rien de tout cela. Le dossier proposé abordait les risques usuels des carrières en rase campagne, mais aucune spécificité du site n’a été étudiée. Exploiter une carrière de 3,5 hectares entre deux villages distants de moins de 600 m est un vrai défi que vous avez souhaité relever, mais êtes-vous à la hauteur de la performance ?
Pour l’instant nos prédictions déduites de notre analyse des risques se confirment et il est regrettable que vous découvriez les problèmes au fur et à mesure. Actuellement c’est le risque pyrotechnique qui visiblement a été mal apprécié. Demain ce sera le risque hydrogéologique avec la source de la Fridière (alimentation en eau potable de la maison du même nom) qui ne débitera plus, ou qui sera polluée. Là aussi il faudra vous prouver que c’est la carrière qui est en cause. Et ensuite, quoi ? On exploite le filon d’uranium ? Cette attitude n’est plus acceptable, comprenez-le.
Nous sommes au XXIe siècle, des réflexions ont été menées pour améliorer les pratiques des industries de carrières, grâce à l’UNICEM notamment, afin de « garantir le respect et l’anticipation des attentes sociétales et des exigences réglementaires ». Une analyse des risques spécifiques au Grand Gar, même sommaire, aurait certainement conduit à identifier des risques majeurs aux conséquences irréversibles, amenant probablement à ne pas implanter de carrière sur ce site. Vous avez voulu l’exploiter, il faut maintenant en assumer les conséquences.
Avouez qu’il y a de quoi être indigné ; ce mot redevenu à la mode, n’est pas trop fort pour exprimer ce qu’éprouvent les riverains, qui subissent depuis bientôt deux ans cette exploitation classée ICPE (Installations Classées pour la Protection de l’Environnement, c’est-à-dire susceptibles de générer des risques ou des dangers). A Chadernolles et Tonvic, le mal-être est réel. Ce qui me permet de terminer par une réflexion de Stéphane Hessel : « dans ce monde, il y a des choses insupportables. Pour le voir, il faut bien regarder, chercher.[…] La pire des attitudes est l’indifférence, dire « je n’y peux rien, je me débrouille ». En vous comportant ainsi, vous perdez l’une des composantes indispensables : la faculté d’indignation et l’engagement qui en est la conséquence ».
Enfin, dans l’esprit de transparence que vous prônez, vous serait-il possible de fournir à la mairie de Marsac, en guise d’informations complémentaires, les plans de tir et procédures des minages qui ont eu lieu au Grand Gar, ainsi que bien entendu les adaptations indispensables de ces documents dans l’éventualité de nouveaux tirs ?