Galerie

Où l’on reparle des naissances en Livradois…


Il est clair que parmi les enjeux essentiels de ce territoire il y a au premier chef la santé.

La disparition de la maternité pouvait apparaître comme un trait tiré définitivement sur les naissances en Livradois. Pour ma part j’ai toujours pensé qu’il fallait se méfier du définitif et que l’Histoire nous réserve des retournements étonnants. Christian Terrier en diffusant largement cet article contribue à relancer la réflexion non pas autour de la maternité, mais de « Maisons de naissances ».

 

 

Pour ma part, je suis persuadé qu’aucune piste ne doit être écartée a priori et que demain, on renaîtra d’une manière ou d’une autre en Livradois.

11 réponses à “Où l’on reparle des naissances en Livradois…

  1. ATTENTION à la fausse bonne idée !
    Il va falloir m’expliquer comment accepter une maison de naissance avec 400 naissances par an alors qu’une maternité ferme sous le seuil de 600 ou 800 actes …
    Autre chose : bien des maisons de naissance sont l’équivalent de la méthode « comme à la maison » avec parfois la présence de « doula » … mais toujours à proximité de maternité, pour gérer les complications !

    Et là, je parle d’expériences vécues : rien n’est pire qu’un accouchement qui se passe mal !
    Vive les maternités avec gynécologues, anesthésistes et plateau de chirurgie !
    (Désolée Michel, mais là, c’est un sujet qui me tient aux « tripes » !)

    • Entièrement d’accord avec l’esprit de ce commentaire.
      Il s’agit dans un premier temps de ne pas refuser le débat autour de cette question. Je pense qu’ensuite, la réponse est au sens propre du terme au coeur de la future mère. Ce qui est génant souvent dans cette réflexion c’est la dimension statistique de la chose.
      Si, après tout, une jeune femme prend, en connaissance de cause, la responsabilité de ce choix, qui peut être dangereux il est vrai, quelle place doit-on lui accorder dans la décision finale ?
      Il est logique que ce sujet tienne à coeur aux humanistes que nous sommes et il n’y a aucune raison d’être désolé, au contraire ! Merci puor cette intervention, pertinente et informée comme toujours !

  2. est il acceptable qu’une Sous Préfecture laisse partir sa maternité, il y a des mamans qui accouchent dans le véhicule des pompiers, que faire en plein hiver loin de Thiers lorsqu’il y a urgence, voire mise en danger de la mère et de l’enfant ? si loin de médecins capables de gérer ces situations?
    Arrêtons de nous traiter comme des indigènes et de supprimer tous les moyens de nous soigner correctement. On nous parle de soins, mais plus de psychiatre sur Ambert, ceux de Thiers reçoivent les clients de notre secteur tous les mardis et qui viennent en VSL? Est-ce là une réelle économie pour la Sécu de payer des frais de transport au lieu de payer un psy pour venir à Ambert faire ses consultations?

  3. Il ne faut pas dramatiser. Une sous-préfecture n’a aucun pouvoir de contraindre des médecins gynécologues ni des anesthésistes à s’installer à Ambert, le ministère de la santé a établi des seuils pour le fonctionnement des maternités, et l’ARS a mis en place un SMUR à Ambert pour diminuer les risques de transport de parturientes en plein travail.
    Le risque zéro n’existe pas, mais on peut le diminuer, et c’est ce qui a été fait: aucun accident grave depuis la mise en place du centre périnatal de proximité.
    De tous temps, des mamans ont accouché dans des ambulances ou des véhicules de pompiers, et la plupart du temps tout se passe très bien car il s’agit d’accouchements « naturels », sans complication. Quand il y a une complication, tout ne se fait pas si rapidement, et le rôle de l’équipe SMUR est d’acheminer dans de bonnes conditions de sécurité la maman et son bébé vers la maternité la plus proche, en l’occurrence Thiers. C’est dans cette maternité que l’environnement sera sûr, et pas dans des maisons de naissances.
    En ce qui concerne la psychiatrie, vous savez que les postes de psychiatre d’Ambert ont été mis à disposition de l’équipe de psychiatrie de Thiers pour favoriser les candidatures de praticiens; un temps partiel à Ambert est inclus dans le profil de ces postes, pour que nous ayons la chance de pouvoir à nouveau profiter de consultation de psychiatrie sur site.
    Il est exact que la sécurité sociale prend en charge une partie des transports, et l’hôpital une autre partie, mais que faire en l’état actuel? Personne ne peut obliger un psychiatre à venir à Ambert s’il n’y a pas de candidat. Les médecins ne sont pas des pions, qu’on déplace au gré des besoins, ils ont la liberté d’installation et de leur plan de carrière.
    Aucune raison d’avoir le « complexe de l’indigène ». Le « droit à des soins performants partout » est un leurre (allez vous promener au sommet du Mont Blanc ou sur la Corniche des Cévennes, et l’hôpital performant le plus proche ne sera pas à 20 minutes). En revanche, à une époque donnée, chacun a le droit de s’installer pour y vivre à la distance qu’il veut d’un grand CHU pour être pleinement rassuré.

  4. Ce sont des gens sérieux:
    – Ils veulent une maternité, secteur privé, alors qu’ils ont fait fermer une maternité entourée de chirurgiens , d’anesthésistess réanimateurs, de soins intensifs, et d’un bloc opératoire;
    – Ils vous rassurent que grâce au Smur et l’urgentiste, vous n’avez plus besoin à Ambert, ni d’un gynécologue, ni d’un obstétricien, ni d’un rénimateur, ni d’un anesthésiste, ni d’un chirurgien, ni d’un service de chirurgie, ni d’un bloc opératoire, ni même d’une sage femme; l’urgentiste est un superpolyvalent qui remplace tout le monde;
    – Tout de même, ils vous rassurent qu’il n’y a plus besoin de chirurgien général viscéral et orthopédique. Ils vous promettent d’être bien soignés par l’urgentiste en attendant de trouver des super aura- spécialistes qu’ils cherchent depuis dix ans sans en trouver, pour seulement des consultations externes à Ambert.

    Croyez les, ils sont super modernes.

    • On aura compris depuis le temps que la position du Docteur Abdo est incompatible avec le service d’urgence. Je ne suis pas persuadé que cela fasse avancer le débat sur le fond et sur la forme, mais pour une fois qu’il n’y a pas d’attaque nomimale personnelle directe, je laisse passer…

      Pourquoi toujours s’inscrire dans le choc frontal et l’épreuve de force ? J’ai la conviction que le personnel hospitalier porte pour partie avec cette façon de raisonner la responsabilité de ce qui arrive actuellement. Faudrait peut-être commencer à balayer devant des portes à l’hôpital d’Ambert…

    • comme répondu ci dessous à Stéphanie, c’est bien le départ des praticiens qui a obligé la tutelle à fermer les deux structures (maternité et soins intensifs) et non la fermeture qui a fait partir les praticiens.

      L’urgentiste n’a pas pour ambition de donner tous les soins dans tous les domaines; il connait ses limites et se doit de transporter ou adresser les patients en toute sécurité vers des praticiens spécialisés et compétents, quand on ne les trouve pas ou plus sur place. On a toujours « besoin » à Ambert de tous les spécialistes dans tous les domaines, comme partout en France… Il suffit « juste » (ou il suffit « que ») de les motiver pour s’installer à Ambert sur des postes et des rémunérations inexistants. Sinon, on doit amener le patient vers eux, et souvent c’est loin…

      Soyons justement super modernes, c’est à dire vivons avec notre temps et les moyens qui sont les nôtres, et ne nous enfermons pas dans un conservatisme rétrograde.

      Nous nous adaptons aux circonstances; c’est ce qu’on appelle la gestion de la santé publique, chacun à la place qui est la sienne, et en toute légalité.

  5. pour répondre à Fultrix, n’oubliez pas les sages-femmes quand même ! même si on nous connait peu, je rappelle que nous sommes professions médicales avec les compétences du suivi de grossesse physiologique, de l’accouchement normal, et du post-partum, et depuis quelques années, de tout le suivi gynécologique de la femme en bonne santé, donc toute la prévention !! pour ce qui est des maisons de naissance, en France, l’expérimentation prévue (depuis de nombreuses années d’ailleurs!) est sous la responsabilité des sages-femmes, les doulas ne sont pas reconnues en France, et elles n’interviennent pas en tant que responsables des maisons de naissance (qui n’existent toujours pas en France d’ailleurs!)
    pour ce qui est d’une maison de naissance dans le livradois, cela n’est pas envisageable puisqu’une maison de naissance doit être proche d’une maternité (je ne sais pas exactement à combien de temps mais il est évident que nous sommes trop loin!)
    pour répondre au Dr Delorme, je ne pense pas que le sommet du Mont Blanc ou la corniche des Cévennes comptent un bassin de population de 25000 personnes ! de plus, je rappellerai à la population que nous avions de bons médecins, mais qu’on a incité à partir (Dr Zambrano, Dr Monteillard, Dr Hummel, et j’en oublie ) et d’autres qui auraient bien voulu venir (Dr Khaled , je ne peux parler que pour la maternité car c’est le sujet que je connais), mais qu’on a refusé alors qu’ils avaient les compétences requises , c’est quand même bien dommage quand on voit là où en est arrivé finalement ! on avait pourtant prévenu, à l’époque, que si un service fermait (quel qu’il soit!), d’autres suivraient ! quel dommage que si peu de personnes aient pris vraiment conscience du problème !
    et s’il vous plait, ne faites pas comme Monsieur Gaillard à l’époque (Directeur de l’ARH), ne me parlez pas de compétences car quelle différence entre une sage femme à temps plein dans une maternité de 200 naissances et une sage femme à mi-temps dans une maternité de 400 naissances? au final, elles font le même nombre d’accouchements à l’année !!!!

    • Stéphanie,
      Mon allusion au Mont Blanc ou à la Corniche des Cévennes ne se rapporte pas au bassin de population, mais à l’évidence qu’on ne peut pas exiger raisonnablement la même densité de professionnels de santé partout en France.
      Notre bassin de 25000 personnes est attractif pour certaines spécialités médicales (et j’en fais partie) mais moins pour d’autres. Nous sommes 25000 a avoir choisi d’habiter loin d’un grand centre urbain, et il faut en accepter les avantages ET les inconvénients, et garder le sourire.
      Voici ce que je sais des départs des confrères (je n’étais pas à l’époque président de CME):
      Avant 2004, départ du Dr Souteyrand (gynécologue) pour raison de santé.
      Embauche du Dr Zambrano (gynécologue), à plein temps, qui donne entière satisfaction. Elle choisit malheureusement de quitter l’hôpital en 2002 pour une activité libérale à Vichy.
      Le Dr Tamburo (gynécologue) est embauché à temps partiel. Il trouve malheureusement à Thiers le poste à temps plein qu’Ambert ne peut lui proposer, et nous quitte après quelques mois.
      Le Dr Jocelyne Hummel assure seule la responsabilité de la maternité d’Ambert et est toujours à temps partiel. Elle est aidée par divers contractuels successifs (dont un de mes amis, le Dr Ben Abdesselam, que j’avais sollicité), qui malheureusement ne font pas souche.
      Le Dr Monteillard, anesthésiste, ne se voyant pas accorder le forfait d’astreintes à Ambert (non autorisé par les statuts), choisit de muter à Riom pour se rapprocher de sa maison de Maringues, tout d’abord en gardant une activité à Ambert pour nous dépanner, puis exclusivement à Riom à l’arrivée du Dr Galea, anesthésiste roumaine.
      Le Dr Galea (anesthésiste) est embauchée pour remplacer le Dr Monteillard.
      En 2006, le départ par mutation volontaire à Montbrison du Dr Jocelyne Hummel précipite la fermeture de la maternité, alors qu’un praticien était attendu en septembre 2006 pour assurer les fonctions de chef de service. L’ARH n’accepte pas de fonctionner pendant l’été avec uniquement des remplaçants, et, avec beaucoup de mauvaise foi, ferme un service qui donnait entière satisfaction à la population et aux professionnels de santé, pour le transformer en centre de péri-natalité.
      Quoi qu’il en soit, l’arrêt de l’activité en 2OO8 (pour raisons de santé) du Docteur Jean-Claude Hummel précipite également le départ de la dernière anesthésiste récemment embauchée, le Dr Galéa, Cela aurait de toute façon mis un point final à la maternité, mais cela, on ne le savait pas, deux ans auparavant.
      Tu vois que ce n’est pas faute d’avoir vu défiler des praticiens, mais ils n’ont pas jugé notre établissement suffisamment attractif en terme d’activité, de sécurité, ou n’y ont pu trouver l’activité plein temps ou la rémunération qu’ils souhaitaient… Les postes étant à cette époque soumis à une autorisation formelle de l’ARH pour transformations ou créations, et l’hôpital étant tenu de respecter les statuts pour la rémunération des médecins (surtout après le passage de la Cour Régionale des Comptes).

      Mais je suis entièrement d’accord avec toi, les sages-femmes d’Ambert effectuaient par an, et en toute sécurité, à peu près chacune le même nombre d’accouchements que celles de la maternité Cochin-Port Royal de Paris, qui fait référence. (ils disposent là bas d’une vingtaine de sages-femmes et d’autant de médecins), et je ne m’étais pas gêné pour le rappeler à Gaillard.

      Enfin, « finalement », seuls les services de maternité et des soins intensifs ont fermé, et nous avons « finalement » créé un SMUR, une unité fonctionnelle de médecine en plus, une unité fonctionnelle d’UHCD (unité d’hospitalisation de courte durée) une unité fonctionnelle d’HAD (hospitalisation à domicile) une unité fonctionnelle de Court Séjour Gériatrique, un doublement de capacité des lits de Soins de Suite et Réadaptation (de 26 à 44 lits), un doublement de capacité de soins palliatifs;
      nous avons maintenu, contre les mauvais augures, les urgences, la médecine, le centre médico-psychologique, la dialyse, le plateau technique, la chirurgie spécialisée ambulatoire, les endoscopies, et le service du deuxième étage (anciennement « chirurgie » et maintenant réparti entre « soins chirurgicaux », « médecine1 », « UHCD », et « Court Séjour Gériatrique ») et rétabli les épreuves d’effort sur site.

      Mais on parle toujours plus des trains qui arrivent en retard que de ceux qui sont à l’heure…

      Soyons optimistes! Tout n’est pas et ne sera jamais parfait, mais il y a chez nous beaucoup mieux qu’ailleurs dans certains domaines.

      Bien cordialement

  6. M. SAUVADE,
    Les soins chirurgicaux, faits par le chirurgien, pour les actes urgents ou en urgence différée de quelques heures, sont indispensables et surtout complémentaires du travail des urgentistes. La moitié des soins aux urgences sont chirurgicaux, et une bonne partie doit être faite par le chirurgien si vous voulez la qualité de ces soins.
    Il ne faut pas inverser les responsabilités: c’est le Dr ABDO qui subit un boycott pour l’empêcher de soigner les patients et le faire licencier. Ce sont les patients et le Dr ABDO qui subissent les dommages.

    • Docteur ABDO,
      J’ai mal du me faire comprendre, donc je réexplique : alors qu’on peut réfléchir par rapport au début de votre réponse vous réduisez à néant votre commentaire par les deux dernières phrases qui représentent exactement ce que je viens de dénoncer précédemment : si vous avez envie de continuer dans cette logique, dénoncez la terre entière par mails auprès des élus ou sur votre blog… à quoi cela conduira-t-il ? A rien.
      Ici, nous ne retiendrons que ce qui peut faire avancer le débat et ce que vous écrivez le fait reculer, ce qui me désole, car votre rôle ne devrait pas être celui que vous vous donner à plaisir sans que je comprenne vraiment pourquoi : la cause que vous défendez mérite beaucoup mieux de mon point de vue que ce que vous en faite.

Donnez votre avis :

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.